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Culture / Série coréenne - Juin 2025

Daily Dose of Sunshine (2023)

Résumé

Une jeune infirmière, transférée à l'hôpital universitaire Myungshin dans le service psychiatrique, apprend son métier, face aux malades et à ses collègues et affronte ses démons personnels.

Daily Dose of Sunshine Titre original : 정신병동에도 아침이 와요 (Jeongsinbyeongdong-edo achim-i wayo - Le matin arrive même dans le service psychiatrique) ; 12 épisodes, Scénario : LEE Nam-gyu, OH Bo-hyun, KIM Da-hee, basé sur le roman de LEE Ra-ha ; Réalisateurs : LEE Jae-kyoo, KIM Nam-su ; Production : PARK Cheol-su, Film Monster, KIM Jong-hak Prod. ; Musique : MOWG, LEE Eun-ju ; Avec : PARK Bo-young, YEON Woo-jin, JANG Dong-yoon, LEE Jung-eun, PARK Ji-yeon, JEON Bae-soo, LEE Yi-dam, LEE Sang-hee, YOO In-soo, CHANG Ryul, KIM Jong-tae, GONG Sung-ha, IM Jae-hyuk, JUNG Woon-sun, JO Dal-hwan, KIM Dae-gun, ROH Jae-won, KIM Yeo-jin, KWON Han-sol, PARK Sung-yeon, JOO In-young, HWANG Young-hee, Cha Mi-kyung, PARK Han-sol, PARK Jung-yeon, KIM Joo-ah, OH Min-ae, GONG Min-jeung, HWANG Ja-neung

Une jeune infirmière trop attentionnée, JUNG Da-eun (jouée par l'actrice inattendue de la série parodique Strong Girl Bong-Soon, 2017) est transférée du service de médecine interne an service psychiatrique de l'hôpital universitaire. Dans un premier temps, la série raconte son adaptation dans une veine didactique qui informe sur les tâches des infirmières ou les bons comportements face aux malades mentaux et aux familles des patients. Les psychiatres expliquent aux infirmières ou les infirmières aux stagiaires tandis que les différentes personnalités des infirmières, des médecins et des malades s'expriment et interagissent. Peut-être que les psychiatres de fictions sont un peu trop parfaits en général, sur le mode Sherlock Holmes dans les séries policières, sachant que la psychiatrie, après des pratiques anciennes douteuses jusqu'aux années 1960, fonctionne concrètement surtout avec des neuroleptiques ou autres pour calmer les malades mentaux.

Je considère souvent comme une faiblesse narrative le besoin des scénaristes de mettre les situations de l'intrigue en abyme dans la vie intime des personnages de la série. On aurait pu se contenter des malades sans contaminer les infirmières, les médecins ou leurs relations personnelles avec des problèmes mentaux ou relationnels assez marqués. Bon, outre les nécessités dramatiques habituelles, une raison objective est effectivement que les malades de la série sont souvent victimes de la pression sociale ou familiale coréenne qui concerne forcément toute la société. Le conseil des psychiatres aux infirmières de ne pas contredire les malades me paraît d'ailleurs lisible aussi comme une précaution sociale confucéenne générale qui impose de faire bonne figure. De fait, on pourrait en déduire que tout le monde est bon pour l'asile en Corée (sans parler d'ailleurs).

À mesure que la série avance, c'est effectivement un peu le sens général qui s'affirme de plus en plus explicitement, en mettant en quelque sorte le spectateur dans une situation de personnel soignant en formation. Les problèmes personnels de l'ami d'enfance SONG Yu-chan, ou les problèmes financiers familiaux de sa collègue MIN Deul-re, montrent bien que chacun doit affronter des difficultés de l'existence, combinées aux péripéties affectives inévitables développées au cours des épisodes. La surpression sociale coréenne est identifiée sans équivoque comme la cause du phénomène auquel il faut s'efforcer de résister, comme dans le cas des problèmes familiaux de l'infirmière-chef SONG Hyo-shin.

Quand le courant « antipsychiatrique » était à la mode dans les années 1970, on faisait à la psychanalyse, aux psychothérapies comportementales et à la psychiatrie le reproche de chercher à adapter l'individu à la société. Le Film Family life de Ken Loach (1971) montrait que le problème est universel. Par contre, il semble bien ici que la société coréenne a trop intégré cette contrainte d'insertion sociale inévitable comme une injonction conformiste et hiérarchique oppressante. Malgré tout, la série tend aussi à montrer que des rapports humains amicaux opiniâtres permettent aux individualités coréennes de surmonter les difficultés. C'est tout le paradoxe qu'on voit en permanence à l'œuvre dans l'arrière-plan de la plupart des fictions coréennes.

Jacques Bolo

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