L'employée végane d'un centre pour animaux recueille provisoirement chez elle le perroquet d'un vieillard décédé. Elle constate que l'oiseau a le privilège de dérider sa fille qui a des difficultés d'élocution (bégaiement, mutisme). Mais il apparaît bientôt que le perroquet a été conditionné pour répéter des slogans nazis. La situation se complique, car les parents de religion juive du mari ont précisément la mauvaise idée de rendre visite à la petite famille.
Le film se régale à explorer les contradictions de l'épouse écolo dogmatique, déchirée entre défense des animaux et son antinazisme. D'autant que la petite fille s'est entichée du perroquet qui appartient à une espèce protégée qu'on n'a même pas le droit de détenir. La famille se déchire quand l'affaire s'ébruite et que la presse s'en mêle.
Débat d'époque : un procès a lieu. On assiste alors à une mobilisation ambiguë en défense du perroquet avec le soutien de nazis. Le procès tourne à la parodie d'une défense d'une liberté d'expression totale d'opinions fascistes (interdites en Allemagne) avec l'alibi de la défense des animaux et de la protection de l'enfance. Cette farce philosophique est donc d'un relatif réalisme sociologique, si on pense à la situation actuelle. En termes scénaristiques, c'est facile : il suffit de prendre les ingrédients dans l'actualité et de secouer un peu, c'est prêt. Les mauvaises langues pourraient dire que le scénario a été écrit par une IA.
On pourrait aussi interpréter cette pitrerie en reprenant la citation de l'Ecclésiaste, via la pièce de Montherlant : « Maudite soit la ville dont le prince est un enfant »... ou un perroquet.
Jacques Bolo
|