Je me suis laissé convaincre par une critique du Monde qui disait du bien de ce livre de Iain Levison et j'ai acheté l'ebook en ligne. Je ne le regrette pas vraiment, mais la recension était exagérément favorable quant à la profondeur du texte. Les critiques littéraires ou de cinéma sont décidément trop flagorneurs. Il faut faire de la pub pour recevoir des livres gratuits de la part des éditeurs ou des invitations de la part de la production.
Je ne suis quand même pas trop déçu. C'est une histoire rondement menée que j'ai lue presque d'une traite. Un avocat de l'aide juridique de philadelphie se voit proposer de bons honoraires pour venir donner, une fois par semaine, des conseils juridiques aux stripteaseuses d'un club tenu par des tenanciers douteux. Il découvre petit à petit des comportements suspects qui lui mettent la puce à l'oreille sur la réalité de ce qu'on lui demande.
L'intrigue est épicée de considérations désabusées sur le système judiciaire ou la propre carrière du héros. On y a la confirmation de l'impression, éprouvée dans les séries et films américains, d'une justice qui fonctionne comme d'une machine trop formaliste pour être réaliste. Il est vrai que c'est la réputation universelle de l'institution.
Une réflexion du genre de celle qui m'avait accroché était que « le système n'obéit qu'à une seule et unique règle incontournable : l'injustice ne peut être flagrante » (p. 27). Quelques autres considérations de même nature peuvent fugacement satisfaire ceux qui ont aussi mauvais esprit. Il en faudrait pourtant un peu plus du même genre pour y trouver son compte. Sinon, s'il sagit de faire la réclame des bouquins, on en vient à penser qu'il n'y a pas que le système judiciaire qui repose sur une certaine complaisance. Ainsi va le monde.
Jacques Bolo
|