J'ai participé brièvement au surtourisme contemporain à Sienne (et Florence). Face à cette invasion, les Italiens sont patients et accueillants envers les touristes qui ne parlent pas leur langue (malgré la fréquentation du cinéma italien en VO en ce qui me concerne). Certains habitants ou personnels parlent français et donnent même de bons conseils de visite.
J'ai été impressionné par Sienne, où il faut se rendre plutôt en autocar, car le train depuis Florence semble avoir deux changements. On peut prendre l'autocar (n° 131) à un banal arrêt, dans la première rue, via degli Orti Oricellari, à gauche face à la gare Santa Maria Novella, juste à côté de l'arrêt « Alamani » du tram qui arrive de l'aéroport. Le trajet est rapide. Le chauffeur conduit très vite, terminus place Antonio Gramsci. À l'arrivée, on découvre un paysage de maisons couleur terre-de-Sienne, ce qui est bien normal. Même si je préfère l'ocre jaune ou rouge (il existe quelques bâtiments dans ce cas), on apprécie cet effet d'ensemble.
Sienne se situe sur une colline pentue, dont les rues, exceptées deux ou trois qui traversent la ville sur la longueur, présentent des dénivelés qui relèvent presque de l'escalade. Les Siennois doivent avoir les fesses musclées. Les plans de la ville devraient indiquer les courbes de niveau. Il existe même trois escalators immenses, au départ de parkings, pour éviter la circulation dans le centre. Dommage qu'il ne soit pas complètement piétonnier, mais les automobilistes siennois évitent le centre touristique où la circulation est limitée. La ville est entourée de restes d'une enceinte, avec des portes bien conservées et de nombreux passages voûtés.
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Cliquez sur les images (© JB) pour agrandir : Hors de l'axe central, point de salut pour les mollets |
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Cliquez sur les images (© JB) pour agrandir : Porta Ovile, Porta Fontabranda, Porta Camollia, Rues de Sienne |
Les deux sites les plus remarquables sont la Cathédrale du Dôme Santa Maria Assunta (payante) et la place de la Mairie (piazza del Campo avec le Palazzio Pubblico), sur laquelle se déroulent les deux traditionnelles courses du Palio de Sienne, en juillet et août, qui opposent les cavaliers des différents quartiers de la ville, dont les bannières flottaient partout dans les rues fin août. Il existe aussi de nombreuses églises (gratuites) et une Pinacothèque (payante), entre autres centres d'intérêt.
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© Guide Sienne (éd. Sillabe) |
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Cliquez sur les images (© JB) pour agrandir : Cathédrale du dôme Santa Maria Assunta, Piazza del Campo et Palazzio Pubblico avec sa Torre del Mangia, Drapeaux des quartiers (contrade) de Sienne, Ici, celui de Pantera. |
Outre les monuments spectaculaires, la conséquence de la configuration surélevée de la ville permet d'admirer de magnifiques points de vue tout autour de ses surplombs ou du haut de ses monuments. La vue de la terrasse de ma chambre d'hôtel en donne un avant-goût spectaculaire.
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Cliquez sur les images (© JB) pour agrandir : Vue de la chambre de l'hôtel Minerva sur l'église San Francesco, Vue depuis l'église San Domenico, Via del Fosso di San Ansano, Vue depuis la place San Augustino |
Le modeste jardin botanique (Orto Botanico, payant), lui aussi tout en dénivelé, offre un trop rare havre de verdure en bordure sud de la forte minéralité urbaine, avec toujours des points de vue magnifiques sur la campagne ou sur la ville.
Les murs de l'intérieur de la cathédrale du Dôme Santa Maria Assunta reproduisent les rayures de l'extérieur (voir supra), ce qui me paraît moins réussi. Sa salle de la bibliothèque Piccolomini avec d'énormes livres de musique sacrée est plus impressionnante avec sa débauche de fresques. On peut aussi visiter la crypte sous la cathédrale (compris dans le prix du billet) en descendant l'escalier à l'extérieur du bâtiment.
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Cliquez sur les images (© JB) pour agrandir : Intérieur de la Cathédrale Santa Maria Assunta, Trois images de la salle de la bibliothèque Piccolomini, Un des marqueteries de marbre au sol de la cathédrale |
Le museo dell'Opera del Duomo, à côté de la cathédrale (option dans le prix du billet) présente les œuvres anciennement intégrées à la cathédrale. J'y ai surtout noté l'étonnante expressivité des sculptures. Le promontoire du Facciatone attenant peut se visiter, si on n'a pas le vertige. Il offre aussi un panorama général de la ville et des environs.
Le Palazzio Pubblico sur la piazza del Campo constitue un espace architectural impressionnant. Après l'escalade du Facciatone précédent, je n'ai pas eu le courage de gravir les 400 marches de la Torre del Mangia à cause de la température éprouvante de 36° durant tout mon séjour italien, fin août-début septembre. Les grandes salles d'apparat du Palazzio Pubblico aux décorations grandioses étaient un peu vides de touristes, tout comme l'exposition temporaire au sous-sol. On peut encore profiter d'un beau point de vue de la salle de la mairie en haut d'un grand escalier.
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Cliquez sur les images (© JB) pour agrandir : Palazzio Pubblico sur la piazza del Campo, Intérieur et Sous-sol, Point de vue |
La Pinacothèque ci-dessous propose une intéressante illustration du caractère médiéval des œuvres empreintes du style stéréotypé de l'iconographie orthodoxe. Elles nous rappellent que l'influence de l'Empire romain d'Orient a duré jusqu'à la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453. La personnalisation progressive des visages (façon Cimabue, 1240-1302) marque au contraire les prémisses de la Renaissance – essai raté ici pour l'Enfant Jésus qui ressemble plutôt à l'acteur comique italien Toto (1898-1967). Sinon, tout Sienne me paraît constituer une bonne transition entre les deux périodes (plus ou moins arbitraires).
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Cliquez sur les images (© JB) pour agrandir : Pinacothèque de l'extérieur, Collections médiévales de la Pinacothèque, Point de vue |
Je suis bien tombé, grâce aux conseils de l'excellent restaurateur de chez Enzo e Sonia, 49 de la via Camollia, qui m'a indiqué que la Pinacothèque (payante 6 €) permettait aux visiteurs d'assister (gratuitement) à un atelier de musique lyrique. La SienAgosto Academy con InCANTevole y proposait une master class dirigée par le contre-ténor britannique Michael Chance. Le groupe changeant de salle de temps en temps et alternant entre ensemble vocal et solos. Une pause musicale bienvenue par ces fortes chaleurs.
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Cliquez sur les images (© JB) pour agrandir : Master class dirigée par le contre-ténor britannique Michael Chance dans les salles de la Pinacothèque |
D'autres églises un peu partout dans la ville présentent des espaces plus calmes, sans trop de touristes, visiblement désertées par les habitants pour les plus grandes, du fait du peu de sièges présents pour les fidèles. Il me semble que les éclairages des œuvres, icônes et statues, pourraient pourtant être souvent améliorés dans les églises .
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Cliquez sur les images (© JB) pour agrandir : Église San Francesco un peu à l'écart (en haut du second escalator géant) |
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Cliquez sur les images (© JB) pour agrandir : Église San Domenico, Intérieur, son cloître, Vue du bas près de la Fonte Branda (XIe/XIVe siècle) |
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Cliquez sur les images (© JB) pour agrandir : Églises Santa Maria di Provenzano, San Giovannino della Staffa (o San Giovannino in Pantaneto), San Pietro alle Scale, Santo Spirito |
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Cliquez sur les images (© JB) pour agrandir : Églises SS Vincenzo e Anastasio, Santa Maria in Portico a Fontegiusta, San Pietro alla Magione, San Giorgio |
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Cliquez sur les images (© JB) pour agrandir : Basilica di San Clemente in Santa Maria dei Servi, Extérieur et Intérieur, Sa vierge du Bourdon de Coppo di Marcovaldo, sa vue sur la ville |
Malgré la chaleur caniculaire exceptionnelle, finalement plus facile à supporter que je l'aurai cru (sans doute du fait de la bonne ventilation grâce à la position surélevée), le charme de la vieille ville a produit son effet. Serais-je un peu médiéval ? J'ai fortement envie de retourner à Sienne pour profiter un peu plus longtemps de cet ensemble architectural passionnant.
Jacques Bolo
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