Culture / Corée - Novembre 2023
Strong Girl Bong-Soon (série coréenne, 2017)
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Résumé
Série à succès de super-héroïne qui incarne le summum parodique du mélange des genres.
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Strong Girl Bong Soon, Titre Original : 힘쎈여자 도봉순 (Himssenyeoja dobongsoon, DO Bong-soon, femme forte), 16 épisodes, Scénario : BAEK Mi-kyung, Réalisateur : LEE Hyung-min, Avec : PARK Bo-young, GO Na-hee, PARK Hyung-sik, CHOI Seung-hoon, JI Soo, CHOI Min-young, JANG Mi-kwan, AHN Woo-yeon, LEE Hyo-dan, SHIM Hye-jin, YOO Jae-myung, PARK Bo-mi, BAEK Soo-ryun, KIM Mi-hee, KIM Soo-yeon, JEON Seok-ho, HAN Jung-kook, KIM Seong-beom, SHIM Hoon-gi, LEE Se-wook, SEOL In-ah, YOON Ye-hee, CHOI Moo-in, OH Soon-tae, JOO Ho, CHOI Hyung, KIM Won-suk, YOON Sang-hyun, YOO In-soo
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Cette série est une étonnante apothéose du mélange de genres à la coréenne ! On a droit à la totale : une super-héroïne, un drama romantique, une intrigue policière un peu gore, une bande de mafieux miteux, du harcèlement lycéen par des voyous, l'entrée des jeunes dans la vie de bureau (on pense à Misaeng), l'inévitable pression familiale coréenne et même une exploitation sous plusieurs angles de la thématique gay.
La petite DO Bong-soon, du quartier de Do Bong de l'arrondissement Do Bong à Séoul, est une fille dotée d'une force colossale. Son don est partagé par les femmes de sa famille, qui se le transmettent de mère en fille, quoique sa mère ait perdu ce pouvoir pour en avoir fait mauvais usage. Bong-soon cache son super-pouvoir, qui la handicape socialement et qui n'est pas très réaliste d'un point de vue de la simple physique. Elle est quand même un peu simplette.
AHN Min-hyuk, PDG de la société de jeux vidéo Ainsoft, surprend une confrontation de Bong-soon contre des mafieux et il décide de l'engager comme garde du corps, parce qu'il a reçu des menaces. Les gangsters essaieront de se venger tout au long des épisodes.
Bong-soon est amoureuse d'un ami d'enfance policier, IN Guk-doo, qui est lui-même en couple avec une autre fille. Il ne comprendra pas pourquoi Bong-soon traîne partout avec AHN Min-hyuk, prétendument comme secrétaire. Il la surveillera également tout au long de la série.
Guk-doo est aussi chargé de l'enquête sur des mystérieux enlèvements qui ont lieu dans ce même quartier de Do Bong. Les deux histoires se mélangent avec les autres péripéties de façon récurrente et souvent parodique. Les acteurs ne s'en sortent pas mal du tout, même si les péripéties ne sont pas toujours très cohérentes. On peut reconnaître l'influence BD des manhwas (mangas coréens).
Les tergiversations amoureuses habituelles des séries coréennes sont exploitées jusqu'à la corde. Elles rappellent les « télénovelas brésiliennes où les héros mettent soixante épisodes avant de pouvoir s'embrasser (pp. 365-366) qui rejoint justement les valeurs confucéennes (pp. 346-347) et moyen-orientales ou indiennes (pp. 318-320) » dont parle Frédéric Martel dans son livre Mainstream (2010). Ça en devient une sorte de jeu assez sophistiqué avec un double triangle amoureux qui s'intercale aux lignes narratives secondaires, policières et autres.
Au final, l'ensemble est plaisant, malgré les codes de la romance coréenne qui abusent de ralentis romantiques sur fond musical. Comme dans d'autres séries, les épisodes sont trop longs. Le baroque du mélange des genres donne un tour burlesque de dessin animé. C'est sans doute ce qui a fait le succès de la série. On peut dire que la scénariste s'est défoncée dans une sorte de transposition féministe de toute la production asiatique de séries B où Bruce Lee serait remplacé par une midinette miniature.
Jacques Bolo
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