Bonne surprise pour cette série coréenne sur Netflix. Heureusement, pas d'histoire de « sorcière au palais de justice », mais plutôt une jeune procureuse arriviste et teigneuse, MA Yi-deum.
Une vieille affaire qui court le long des épisodes commence vingt ans plus tôt par un cas de violence policière impunie de l'époque de la dictature en Corée du Sud. La mère de MA Yi-deum faisait partie des victimes, mais sa fille l'ignore. L'officier de police responsable est maintenant candidat à la mairie.
Après un cas de harcèlement d'une collègue où le comportement de MA Yi-deum est ambigu, la procureuse est mutée dans une équipe qui enquête sur les crimes contre les femmes et enfants. Ce qui ne lui plaît pas trop. Et l'histoire commence vraiment.
Le principal intérêt de la série est le personnage rafraîchissant de la procureuse. Il tranche avec le côté confucéen pontifiant des mœurs coréennes ritualisées, toujours un peu trop présents dans ce genre de contexte juridique. Ses collègues sont par contraste plus banalement conformistes et honnêtes.
Une réserve sera l'abus de coïncidences qui lie le passé des personnages, MA Yi-deum et son jeune collègue YEO Jin-Wook (outre sa cheffe qui enquêtait sur le flic à l'origine). On se dit que certains codes narratifs rappellent sans doute les dramas sentimentaux, ce que la série n'est intelligemment pourtant pas. La corruption systématiquement présente dans les mœurs politiciennes et policières pourrait être un peu moins appuyée dans les séries coréennes. Même Chabrol paraît plus subtil (non, je déconne).
Petit à petit, la série converge vers un affrontement avec le maire, après des affaires sans aucun rapport. Là aussi, les péripéties sont habilement traitées pour ne pas donner le beau rôle aux différents héros. Le scénario me paraît être une réussite presque totale (je suis toujours un peu réservé sur les flashbacks, heureusement moins nombreux que dans « Misaeng » par exemple). Le personnage habilement insupportable de MA Yi-deum y est sans doute pour beaucoup.
Jacques Bolo
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