Le problème des militants (écologiques ici, mais c'est la même chose pour tous les partis), c'est qu'ils n'hésitent pas à tromper intentionnellement les citoyens qu'ils veulent convaincre du bien-fondé de leur idéologie en falsifiant les données.
Sur Twitter, un certain « Echaea » veut prouver que les municipalités ne sont pas favorables aux piétons, contre un partisan de l'automobile qui disait, assez justement, que les piétons font n'importe quoi (je ne suis que piéton et c'est vrai que je traverse souvent hors des clous, même si je fais assez attention). Ce qui peut effectivement s'avérer dangereux et causer ainsi les accidents de personnes qui ne sont pas de la responsabilité des automobilistes.
Echaea croit donc contredire l'assertion selon laquelle ces accidents n'arriveraient pas si les piétons restaient sagement sur les trottoirs en présentant cette photo, qui paraît lui donner raison :
Malheureusement pour lui, il se trouve que je connais l'endroit. Cela se trouve à Paris, près du métro Jaurès, derrière la place de la Bataille de Stalingrad, qu'on traverse en passant tout à fait normalement, par la droite de la Rotonde et non en longeant la route. Ce que je lui fais remarquer par un tweet :
Pour compléter cette photo issue de Google Maps, j'y suis retourné pour en prendre une qui montre bien tout l'espace piétonnier disponible par la droite (en l'occurrence, ce sont le vélos qui l'empruntent souvent au lieu d'emprunter la piste cyclable à gauche !). On remarque d'ailleurs le panneau d'interdiction pour les piétons sur la gauche. C'est bien d'élargir le cadre, parfois.
Echaea insiste en critiquant l'aménagement : « il y a bien un trottoir, puis plus de trottoir », et semble en fait demander « toujours plus » aux aménageurs pour satisfaire ses exigences :
La vraie question est de savoir où l'on peut passer. D'où ma réponse sur le fait qu'il ne faut pas être de mauvaise foi (je prends la peine de préciser mon statut de piéton vieil écolo pour éviter les attaques habituelles de commentateurs de tweets, anti-automobilistes dans ce cas).
Mais Echaea insiste quand même sur l'aménagement :
Et il semble jouer les victimes pour se justifier. Mais ce qu'il dit est absurde, outre que l'aménagement concerne précisément le fait d'avoir aménagé une piste cyclable :
Précisons que l'erreur d'aménagement n'existe pas ici puisque le panneau indique bien de ne pas passer par le côté gauche et que tout le monde voit très bien toute la place disponible par la droite de la Rotonde.
Par contre, il y a bien une erreur de l'autre côté de la place, comme le dit Achaea : il n'y a pas de panneau et le trottoir se réduit jusqu'à disparaître. Il faudrait simplement installer un panneau ou plutôt une jardinière sur le trottoir pour interdire le passage. Certains piétons ne font pas demi-tour et continuent sur la piste cyclable (on en voit un arriver, derrière le panneau, dans la troisième image).
L'écologie politique devrait pouvoir décrire correctement la situation sans exiger toujours plus. Tout le monde pourrait acquiescer à des propositions de bon sens, sans maximalisme ridicule. Il suffit effectivement de signaler l'erreur. Mais le principe militant est de toujours en rajouter quand on a obtenu quelque chose. C'est ce qui dégoûte tout le monde de la politique.
Jacques Bolo
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