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Politique - Novmebre 2020

Séparatisme, Terrorisme et Ordre international

Résumé

Plutôt qu'un séparatisme islamique, la situation actuelle correspond plutôt aux conséquences nationales du néo-isolationnisme qui semble avoir contaminé tous les esprits. Chacun joue sa carte politicienne en se moquant des conséquences. Ça va mal finir !

Blasphèmes intempestifs

À l'occasion du procès tardif des complices présumés des terroristes des attentats de janvier 2015, le journal Charlie hebdo a cru bon de republier les caricatures de Mahomet qui avaient déclenché les attaques contre leur journal et l'Hyper Cacher. Du coup, un jeune Pakistanais a attaqué deux personnes le 25 septembre 2020 devant l'ancien local de Charlie, qui avait cependant changé d'adresse, et les a blessées gravement. Un professeur, Samuel Paty, a ensuite cru bon de montrer les mêmes caricatures dans sa classe et a été assassiné lui aussi le 16 octobre par un jeune terroriste d'origine tchétchène. Un Tunisien, récemment débarqué à Lampedusa, a tué trois personnes dans la cathédrale de Nice le 31 octobre.

Un concert d'indignation a eu lieu en France contre ces attentats et pour la liberté de caricature et d'expression, d'où il ressortait souvent que tous les journaux devraient tous publier ces caricatures pour manifester leur solidarité et leur attachement aux valeurs de la République. Rares sont ceux qui cédé à cette rodomontade.

Des réactions internationales ont eu lieu dans les pays musulmans, quelques condamnations prudentes du terrorisme, mais beaucoup d'indignation contre ce qui est perçu comme une attaque contre l'islam, des appels au boycott des produits français, quand ce n'est pas des appels au meurtre de Français. Le président Macron s'est exprimé le 31 octobre sur Al Jazeera pour expliquer la position française, mais n'a pas convaincu. On en était là début novembre.

Le bilan de déjà quatre morts et deux blessés devrait plutôt inciter à la prudence. Même si on suppose des intentions candides à l'équipe de Charlie (et non une provoc intéressée) et un réel souci pédagogique sur la liberté d'expression de la part du professeur assassiné ou à ses soutiens (et non de l'islamophobie), on peut douter de la validité de la démarche. D'abord, tout le monde se souvient de la première crise des caricatures (et de ses conséquences) qui avait d'ailleurs été précédée d'une inconscience des risques de la part des dessinateurs sur le mode du « Tout ça pour ça ! », avec un énigmatique « Tout est pardonné » après les assassinats de la rédaction. Mon avis personnel est qu'il s'agit d'une totale déconnexion de la réalité mondiale. La rédaction de Charlie croit toujours être à la grande époque du Quartier latin, dans les années 1960-1970, avec une influence gauchiste la France sur le tiers-mondisme. Cette époque est révolue.

Quant à la possibilité des professeurs d'enseigner la liberté d'expression ou la laïcité, j'ai des doutes théoriques absolus sur leur capacité à enseigner autre chose que leur propre idéologie, ainsi que sur leur compétence générale concernant les questions religieuses. En l'occurrence, l'enseignement devrait inculquer les bases de la rationalité, qui commencent par constater les conséquences des actions au lieu de prendre ses désirs pour des réalités : on publie les caricatures et cela provoque des morts ; on republie les caricatures et cela provoque encore des morts. Il semble bien qu'il y ait une relation de cause à effet. Ce qu'il y a surtout à craindre, comme je l'avais dit la première fois et redit encore celle-ci, c'est qu'il y ait des conséquences beaucoup plus graves pour certaines communautés chrétiennes ou autres dans les pays à majorité musulmane. Il faut savoir que l'équipe de Charlie s'en foutait complètement, par anticléricalisme. Ce qui n'est pas très sympa en plus de l'inconséquence déjà mentionnée.

La réalité de ce qu'on propose, paradoxalement, est un fonctionnement uniquement symbolique, que je considère comme fondamentalement religieux, et en fin de compte une martyrologie dans la lignée christique qui structure l'imaginaire français : un certain culte du loser par opposition à l'imaginaire américain par exemple. Ça va de Jeanne d'Arc à droite à la Commune à gauche et ça permet de produire des prêchi-prêcha interminables pour prétendre souder la nation. Ce qui ne marche pas non plus. On peut également remarquer que les terroristes, qui se considèrent comme des martyrs, ne comprennent pas que leurs victimes sont également considérées comme tels et sont vouées au même culte par des commémorations périodiques. Il faut maîtriser le relativisme réciproque pour le comprendre. Inutile de dire que ce n'est généralement pas le cas.

Séparatisme raté

La notion de séparatisme, dont j'ai déjà parlé dans un article précédent avait été forgée par le président Macron (ou ses conseillers) pour éviter celle de communautarisme, qui semblait stigmatiser le simple fait qu'il existe des communautés particulières, en particulier religieuses. Mais en fait, cela revenait au même et reprenait même la pensée Zemmour sur les immigrés et les musulmans en particulier. Fin septembre, ce dernier venait de provoquer un nouveau clash en traitant tous les jeunes migrants de voleurs, assassins et violeurs (suite au premier attentat) sur la chaîne d'info LCI, qui semble avoir décidé de faire son beurre sur ce genre de scandales. À cette dernière occasion, on a pu s'apercevoir dans son tweet que Christine Kelly, qui dirige les débats dans l'émission où sévit Zemmour, n'avait aucune décence, comme on pouvait d'ailleurs s'en douter et comme on le lui reproche depuis un moment.

Les journalistes se croient vraiment intouchables (ils sont trop payés) et pratiquent la post-vérité sur le mode Trump. Et cette personne a siégé au CSA ! La déliquescence télé est totale.

Il était évident pour tout le monde que le terme de séparatisme était complètement incongru et il avait fait flop au point d'être supprimé du projet de loi. Ne voilà-t-il pas que ces actes terroristes le relancent ! Tout cela n'est pas sérieux. Le discours du président a visé plus exclusivement le « séparatisme islamique », mais c'est également une erreur d'analyse. Le terrorisme islamique est le contraire du séparatisme : en réalité, il a justement la prétention universaliste d'imposer les règles de l'islam à tout le monde. C'est évidemment une impossibilité logique : les croyants d'autres religions ou les athées ne vont pas, par définition, suivre les règles de l'islam. La réalité sociologique du phénomène est simplement que les musulmans qui vivent dans des états islamiques, ces dernières décennies, ont aussi une certaine tendance à l'ethnocentrisme (ce n'est pas réservé aux Occidentaux). On peut l'appeler séparatisme si on veut, mais ce n'est pas très pertinent. Il s'agit plutôt de nombrilisme.

Mais on peut remarquer aussi que ce nombrilisme est également le propre de l'idéologie française (depuis longtemps). C'est particulièrement vrai en ce qui concerne la laïcité, puisque sa forme française ne se retrouve quasi nulle part ailleurs en Europe (Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni, Irlande, Pologne, Europe de l'est et Russie, Grèce), ni en Amérique du nord, ni bien sûr en Amérique latine, ni en Afrique, ni en Asie. Les religions sont partout plus ou moins présentes à des degrés divers dans la politique. À la rigueur, comme je l'ai déjà mentionné, le seul équivalent serait plutôt la Chine, qui a une conception sacralisée de l'État comme la France. Ce qui est quand même un problème en termes mêmes de laïcité.

Plus précisément pour le blasphème, outre le fait qu'il n'existe évidemment pas de blasphème pour les athées, ce n'est pas une pratique fréquente ou admise un peu partout dans le monde, à supposer que ce le soit en France en dehors des lecteurs de Charlie (ou cette thématique semble un peu forcée bien souvent). Dans les années 1970, j'avais montré un de leurs dessins sur le sujet à une amie américaine et elle m'avait dit qu'on ne se moquait pas de la religion des autres. La pratique admise mondialement semble plutôt ce qu'on pourrait appeler, pour le coup, le séparatisme : chacun fout la paix aux autres sur ses convictions. Seuls quelques rares militants anticléricaux folkloriques croient bon de jouer les esprits forts, comme on disait jadis. J'ai montré, grâce à une statistique d'ouvrages de la BNF, qu'on ne parlait plus de laïcité en France dans les années 1950-1970. L'élection d'un président de gauche en 1981 a relancé le folklore, qui s'est progressivement concentré sur l'islam (spécialement de la part de l'extrême droite identitaire catholique, c'est-à-dire pas laïque du tout).

Basse politique

Évidemment, sur le modèle Trump de la post-vérité qui marque la période, tant le président Macron que certains de ses ministres ont repris l'accusation laïcarde et d'extrême droite contre une complicité avec les terroristes de tous ceux qui expriment quelques réserves à propos de l'islamophobie. Outre la diatribe habituelle contre les islamo-gauchistes, ce qui ne veut à peu près rien dire, les membres du gouvernement se sont attaqués aux universitaires sur ce thème. C'est très maladroit de contester les libertés académiques, surtout quand on prône la liberté d'expression. Il faudrait avoir un minimum de cohérence, ce qui n'existe manifeste plus depuis un moment.

En réalité, tout le monde sait que ce que désigne l'islamo-gauchisme est simplement le reliquat très évanescent actuellement de ceux qui étaient pro-palestiniens à la fin de la période tiers-mondiste (l'opposition n'est pas entre pro-palestiniens et pro-israéliens puisqu'il existe une opposition israélienne, du type du mouvement La Paix maintenant, qui semble marginalisée actuellement). La nouvelle version concerne le discours universitaire ou militant « décolonial » qui a repris à la mode américaine les anciens textes français de l'époque anticolonialiste. Mais ceci concerne justement le supposé communautarisme (américain), en l'occurrence celui des antiracistes auquel s'oppose le discours sur le mode Trump (contre Black Lives Matter en particulier), alors que la question est seulement le terrorisme islamique. Cette stratégie rhétorique est de l'ordre du délire. Les politiciens racontent de bobards pour sélectionner ceux qui font semblant d'y croire.

Cette accusation peut cependant correspondre concrètement à la réalité de l'insertion professionnelle dans le monde académique des deuxième et surtout troisième générations d'immigrés arabes qui intègrent de plus en plus l'université française depuis quelques décennies. Très souvent, les étudiants en sciences sociales étudient naturellement des sujets qui les concernent (femmes le féminisme, Noirs le racisme, musulmans l'islamophobie, etc.), outre les sujets d'actualité. Leur stigmatisation vise à éliminer leur concurrence en instillant un certain soupçon au moment des nominations académiques. Cela suppose de se contrefaire si on veut réussir, ce qui est banal. La véritable valeur (antirépublicaine du point de vue méritocratique) est ici l'exigence de soumission de ces enfants d'immigrés dissimulée par une condescendance à leur égard bien plus séparatiste qu'on prétend qu'ils le sont. Cette tactique minable s'apparente à l'exclusion des juifs des emplois publics par le pétainisme. L'université est un panier de crabes et les places sont chères : tous les coups bas sont permis. Heureusement, une partie des personnes concernées trouve des places à l'étranger, mais je crains que cela ne dégrade autant académiquement l'université française que cela ne la dégrade moralement.

Cette chasse aux sorcières a évidemment aussi lieu dans la haute fonction publique, où les places sont aussi chères et où l'allégeance servile est récompensée. Actuellement, les laïcards veulent éliminer les laïques modérés. On constate que pendant la guerre contre le terrorisme (et contre la pandémie de COVID-19) la course aux places continue. J'ai déjà mentionné le fait qu'Emmanuel Macron avait échoué à récupérer autant de monde qu'il l'espérait à droite et à gauche et qu'il doit se contenter de ce qui reste. On peut admettre à sa décharge que l'opposition systématique à tout ce qu'il entreprend de la part de ses opposants, comme nouveau mode de la politique politicienne, contraint d'être moins regardant sur ses alliés. On se trouve en France dans la même situation que l'opposition systématique contre Trump et, curieusement, avec le même type de réaction clivante de la part du président. C'est assez fatigant et ça risque de mal finir.

Choc des civilisations

La réalité du terrorisme islamique signifie-t-elle qu'on se trouve dans la situation d'un choc des civilisations envisagée par Huntington ? C'est ce que souhaitent indubitablement les groupuscules identitaires qui se préparent à la guerre des races. Leur analyse rencontre forcément un écho puisqu'il n'en existe apparemment pas d'autres, excepté l'idée considérée comme un peu gnangnan que la majorité des musulmans aspirent à vivre tranquillement. Cette dernière idée est contredite par des sondages qui montrent l'attachement aux conceptions radicales de la religion de la part des jeunes musulmans. Il faut en tenir compte, avec néanmoins la réserve précédente que la religion est beaucoup plus présente dans le monde que ne le croient ceux qui ont Charlie hebdo pour idéal. Ce ne sont pas les groupuscules identitaires qui me contrediront sur ce point. La véritable question est de savoir si ceux qui pensent tirer un profit de la guerre civile sont prêts à aller jusqu'à déclencher une troisième guerre mondiale, puisque c'est ce que signifie un « choc des civilisations ».

Le problème concret du terrorisme islamique, souligné par ceux-là qui rejettent les musulmans dans leur ensemble, est évidemment qu'on ne peut pas savoir à qui on a affaire. Une brebis galeuse suffit à jeter le soupçon sur les autres. C'est le cas potentiel de tous les terrorismes (corse, basque, palestinien, arménien, gauchiste, fasciste, écologiste ou végan...). On n'a pas besoin de vouloir impressionner les gogos en mentionnant la taqîya comme orthodoxie musulmane de la dissimulation. Par définition, un terroriste se dissimule dans la masse. Ce n'est pas nécessaire non plus de vouloir ou ne pas vouloir mettre tous les musulmans dans le même sac. Par définition aussi, l'antiterrorisme doit suspecter tout le monde (sans forcément le dire) et pas seulement les musulmans qui ont une tête de musulman puisqu'il existe des Occidentaux convertis. On est dans le domaine des évidences qu'il ne devrait pas être nécessaire d'énoncer pour prétendre justifier une thèse quelconque.

Que signifie tout cela ? Renvoyer tous les musulmans dans leur pays d'origine ? Outre le foutoir et les conséquences économiques (déjà qu'on manque de personnel dans certaines professions ou la chute des prix de l'immobilier), on sait bien que le but réel est l'intérêt de certains, qui n'envisagent pas toutes les conséquences de ce qu'ils souhaitent. Non. La réalité internationale qui s'installe est simplement une sorte d'« israélisation » sécuritaire généralisée du fait de la menace terroriste permanente. J'avais déjà mentionné ailleurs qu'au lieu d'essayer d'avoir comme modèle la coexistence pacifique qui existait jadis entre les Arabes et les juifs dans les pays européens, on exportait les tensions existantes en Israël/Palestine. En fait, si on veut élargir les références institutionnelles (quoique ce critère moyen-oriental soit bien pertinent ici), on peut considérer que la gestion sécuritaire rejoint progressivement le modèle chinois qui, hors sa critique a priori, a en fait le même défaut français d'un étatisme pavé de bonnes intentions.

Lorgnette politicienne et ordre international

La réalité du terrorisme actuel, comme les précédents historiques, repose sur des exaltés plus ou moins manipulés (puisque les organisations terroristes sont presque toujours infiltrées par les services chargés de les contrer). Plus précisément, le terrorisme islamiste récent résulte de la déstabilisation des pays du Moyen-Orient, d'abord dans la période de la fin de la guerre froide avec l'Afghanistan à l'époque soviétique, puis avec les guerres du Golfe et Printemps arabes. On peut avoir cru bien faire en Occident, mais il ne devrait pas être difficile de s'imaginer, avec un peu de réflexion, que les populations et les élites locales l'ont mal pris. Je plaisante : ce minimum de décentrement (voir les stades de l'intelligence de Piaget) n'a généralement pas lieu !

Il faut également comprendre que l'arabo-bashing, sinon l'islamophobie, politicienne rituelle en Occident a comme équivalent la critique de l''Occident dans les pays anciennement sous-développés et souvent colonisés. Ceux qui considèrent que c'est du « ressentiment » (voir ce terme chez Max Scheler) devraient se poser la question de savoir pourquoi on parle encore du nazisme en France par exemple (cf. décentrement/intelligence).

Plus concrètement, les groupuscules politiques moyen-orientaux, qui bénéficient d'une audience du fait de la déstabilisation ou de l'élimination des régimes autoritaires qui les réduisaient au silence, essaient de se faire une place au pouvoir en jouant sur leur influence extérieure. Les naïfs qui se sacrifient en leur nom leur servent de marchepied. La sincérité de ceux qui se sacrifient pour la cause n'est pas en question, mais la politique, c'est la politique partout dans le monde, et c'est comme ça que ça marche.

En France comme ailleurs, on semble avoir réduit le débat à la défense des valeurs nationales, ce qui ne correspond évidemment pas à la confrontation à la réalité internationale. Si on prétend avoir, comme on le fait, une identité culturelle particulière, cela signifie par définition que les autres en ont une différente. Je sais bien que les Français prétendent que leurs valeurs sont universelles, mais comme on ne prétend plus coloniser la planète, cela signifie bien qu'il faut trouver un modus vivendi (« vivre ensemble ») avec les autres.

L'alternative réelle est actuellement : 1) la méthode Trump d'affirmation de sa propre culture et la tentative de dicter unilatéralement ses normes aux autres ; 2) le retour aux organisations internationales pour discuter les conditions des relations et des échanges (ou simplement pour appliquer réellement les décisions déjà prises, comme la Déclaration des droits de 1948). Sur ces questions, qui correspondent effectivement à la laïcité, il est évident qu'il ne faut pas espérer l'adoption enthousiaste de ce que certains s'imaginent être le modèle français. J'ai déjà eu l'occasion de signaler que leur conception était davantage celle de la révocation de l'édit de Nantes que celui de sa signature, et que l'idée d'un concordat avec l'islam est le contraire de la loi de 1905 qui consacre son abolition. La contribution française pourrait effectivement reposer, comme je l'ai déjà écrit en conclusion de ma recension du livre de Kamen sur L'Éveil de la tolérance (1967), sur la particularité que la laïcité française concerne le modus vivendi entre les croyants et les athées alors que la laïcité germanique ou anglo-saxonne succédant aux Guerres de religion concerne le modus vivendi entre les catholiques et les protestants ou les protestants entre eux. Les difficultés n'en ont pas moins été nombreuses dans les deux cas.

Jacques Bolo

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