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Médecine / Politique - Avril 2020

Coronavirus : Un confinement plus symbolique que rationnel

Résumé

Comme pour le reste en France, l'approche du confinement est essentiellement symbolique et moraliste et non rationnelle ! Il ne faut pas s'étonner du manque d'efficacité général.

Fin janvier 2020, le confinement imposé par la Chine avait été considéré comme un indice de dictature et on se demandait si une telle mesure serait possible dans un pays démocratique. En mars encore, après celui décidé le 9 en Italie, le confinement semblait impossible en France. Il ne fallait pas s'arrêter de vivre. Le 6 mars, le président français et sa femme avaient assisté à une représentation théâtrale et la question était plutôt la flash-mob style gilets jaunes qui avait eu lieu pour le chahuter. Le premier tour des élections municipales devait alors encore se tenir tout à fait normalement.

Pirouette ou girouettes ?

Pourquoi ce revirement soudain ? La veille du premier tour des élections, pourtant maintenu, le Premier ministre a annoncé pour le lendemain la fermeture de tous les commerces et lieux de regroupements non indispensables (cafés, restaurants, théâtres, cinéma, etc.) et demandé un confinement général. Est-ce le nombre de morts en Italie ou ne serait-ce pas plutôt l'étude anglaise d'un mathématicien épidémiologiste, sur la perspective de 400 000 décès envisagés pour obtenir une immunité de groupe ? Jusqu'alors, on envisageait en France un isolement plus ou moins souple des foyers initiaux de contamination, les « clusters », pour retarder l'épidémie et ne pas surcharger les urgences. Il me semblait alors cela revenait plus ou moins à la stratégie anglaise sans l'assumer.

Il est possible qu'on ait initialement calculé que les 3000 morts de la région du Hubei concernaient la chine dans son ensemble. On minimisait aussi le taux de létalité de la maladie en prétendant que le nombre de contaminés asymptomatiques était jusqu'à dix fois plus important. Du coup, les 2 % de létalité du Hubei devenaient 0,1 % rapportés à la Chine vingt fois plus peuplée et 0,01 % pour une contamination asymptomatique plus générale. Pour une immunité de groupe sur 50 % de la population française, cela revenait à 67 M / 2 x 0,0001 = 3350 morts. Une gripette... au lieu de 200 fois plus donc ! Mais il suffisait de prendre les chiffres chinois initiaux de 2 % pour obtenir approximativement le résultat anglais (67 M / 2 x 0,02 = 670 000 morts).

Pourtant, un mois plus tard, on accusera la Chine d'avoir caché le nombre réel de décès qui serait supérieur alors qu'on le minimisait auparavant. Outre la post-vérité habituelle chez les politiques pour se dédouaner de leur propre revirement, il est amusant de considérer que cette idée repose sur des rumeurs (fake news) en Chine qui se sont mises à douter du contrôle de l'épidémie quand il n'y a plus eu un seul mort dans la journée. Les complotistes occidentaux (souvent officiels) se sont aussi appuyés sur le bruit local qui a couru à propos d'une commande de 50 000 urnes funéraires par les autorités. Les fact-checkers ont fait remarquer que cela correspondait à deux mois de décès dans la province. En France, qui a à peu près la même population, il y a bien de 1 500 à 2 000 morts par jour. Il faudra tirer tout ça au clair plus tard.

Irrationalités dans le confinement

Le 15 mars 2020, le jour du vote, les gens ont malheureusement profité du beau temps pour sortir dans les parcs et spécialement sur le bord du canal de l'Ourcq à Paris. Ce n'était pas raisonnable. Le gouvernement a mal pris les choses et a édicté un confinement plus strict pour le lendemain et on a décrété la fermeture des parcs et jardins, des plages, puis des marchés en plein air dont on montrait l'affluence habituelle à la télévision. On assiste depuis à une surenchère permanente, entre crise d'autorité gouvernementale et dénonciation citoyenne des récalcitrants. Des corrections pratiques simples sont pourtant possibles :

Début avril, l'heure est à la stigmatisation des joggers, en interdisant cette pratique de 10 à 19 h, ce qui a l'inconvénient de concentrer les sorties à 19 h. Il est évident qu'il faut rouvrir les parcs pour maintenir la distanciation physique qu'on prétend instaurer. Il faut arrêter de déconner. Ce sont les contacts qui contaminent, pas les sorties. Tout le monde sait ce qui se passe. Le caporalisme dénonciateur applique le règlement à la lettre sans le comprendre, comme le moquait le fameux sketch de Fernand Raynaud, dans la tradition du comique troupier. La résistance potache ou bidasse de l'esprit contestataire français n'est que le corollaire de l'autoritarisme.

Concrètement, la seule chose qu'aura mise en place le gouvernement français a été la répression des récalcitrants avec le concours des maires et leurs arrêtés municipaux excessifs. La France n'est certainement pas « le pays des droits de l'homme », ce dont elle se gargarise, c'est le pays où on met une amende à un sans-domicile fixe pour absence de confinement ! Cette honte ne pourra pas être effacée, malgré la décision du Conseil d'État qui désavoue ce méprisable comportement guignolesque.

Le système pour contrôler les sorties est d'ailleurs absurde. Remplir soi-même une autorisation de sortie permet d'en faire théoriquement autant qu'on veut. Cela correspond aussi à imprimer jusqu'à 50 millions de feuilles par jour (ou plus donc), soit 100 000 ramettes qui vont provoquer des réapprovisionnements inutiles dans les seuls supermarchés, puisque les autres boutiques sont fermées. Mais surtout, le risque est de contaminer les policiers et les citoyens contrôlés ! Utiliser la police comme vecteur de contamination est une immense connerie (outre quelques graves abus d'autorité discriminatoires constatés). Prendre exactement les décisions qu'il ne faut pas prendre va rester dans la chronique de cette crise.

Le confinement est globalement respecté. Les cas contraires qu'on se complaît à montrer concernent la proximité des commerces. Le vrai problème est la densité des villes françaises. Malheureusement pour l'écologie, une épidémie favorise la perspective d'un urbanisme pavillonnaire et automobile à l'américaine, qui s'est d'ailleurs répandu en France ces dernières années (60 % de maisons individuelles avec jardin). Le confinement pénalise en fait la vie en appartements et impose des courses fréquentes dans des superettes de quartier, du fait de l'absence de capacité de stockage, de produits frais surtout, dans les petits espaces. Au lieu de contrevérités débilitantes, il faudrait admettre que rester dans son jardin, se promener à la campagne ou utiliser son véhicule ne transmet absolument pas la maladie.

La tendance française est traditionnellement aux actes symboliques. Je parlais dans un de mes articles précédents de « réflexes conditionnés » en place d'une analyse rationnelle. On pense autoritairement en termes de tout ou rien. Dans mon livre sur l'intelligence artificielle, j'ai eu l'occasion de montrer que la philosophie cède bizarrement à ce mécanisme binaire qu'elle reproche à tort à l'informatique (le codage est binaire, le traitement est conceptuel). Il faut surtout être capable de savoir gérer les exceptions au lieu de tout généraliser. L'autre biais philosophique est de se fonder beaucoup trop sur les mots : la lettre scrogneugneu plutôt que l'esprit. La classe de terminale a fait des dégâts. Elle ne prépare pas à fonder ses décisions sur des conséquences pratiques. Le but de l'apprentissage de la dissertation aboutit surtout à réciter sa leçon en prétendant avoir des idées personnelles ou à connaître les trucs pour parler des livres qu'on n'a pas lus, comme le montrait Pierre Bayard.

Cette logique de communication (langue de bois) explique la débauche de suivisme dans les médias. Le défaut des chaînes d'infos est de ressasser les mêmes séquences toute la journée. Cette pandémie permet d'atteindre une sorte d'idéal : une seule information répétée et commentée à l'infini toute la journée. Il s'agit d'une simple comm gouvernementale aussi péremptoire que mensongère, reprise malheureusement par les spécialistes médicaux invités sans aucune distance. Dans un premier temps, l'excuse des médecins était sans doute que le virus était inconnu, ce qui réduit l'omniscience statutaire de l'expert à de simples conjectures. De plus, tant qu'ils n'avaient pas été confrontés aux malades dans leurs services, ils ne savaient pas vraiment à quoi ils avaient affaire.

Le tort général, gouvernemental et surtout médical, a surtout été de douter de l'expérience chinoise. Franchement, on se demande bien pourquoi ! Les médecins chinois ne sont-ils pas des médecins ? Faut-il y voir un biais issu de la dévalorisation statutaire des médecins étrangers qui servent de bouche-trous hospitaliers mal payés en France. L'image des médecins chinois est sans doute bloquée par le cliché de les dire soumis à leur gouvernement. Mais alors qu'on vantait le courage de quelques praticiens chinois qui osaient avertir sur l'épidémie, on a pu constater au contraire un alignement des médecins français sur le déni médiatique et gouvernement de l'importance de l'épidémie en Chine et de sa possibilité de contagion en France. Cela revient à entériner la répression initiale des lanceurs d'alerte chinois pour propagation de fausses nouvelles. Ne pas percevoir cette contradiction montre l'indigence de la prétention intellectuelle française. J'avais déjà noté ce comportement dans les années 1980 concernant les pays communistes. Il fallait toujours intégrer une réprobation dans un compte rendu pour ne pas être soupçonné de complaisance. Le paradoxe était justement qu'il s'agissait du procédé typique de la rhétorique stalinienne.

En fait, ce sont bien ces médecins français qui ont fourni les éléments de langage au gouvernement, comme je l'ai indiqué dans mon article précédent, avant de changer d'avis pour certains. Mais la rémanence du discours précédent, plus ou moins ressassée pour ne pas se déjuger complètement, a entretenu un certain flottement. C'est partiellement l'excuse de ceux qui ne respectent pas les consignes. C'est vrai que c'est gênant de soutenir une chose un jour et son contraire le lendemain, surtout de façon aussi arrogante et dénigrante envers les citoyens. Mais il ne faut pas que le logicisme adolescent prévale ici encore. Ce n'est pas parce que le gouvernement se contredit qu'il ne faut pas respecter les consignes raisonnables. Ce n'est pas une affaire de communication, mais de principe de réalité. Les contradictions des uns doivent inciter les autres à être cohérents. L'inconvénient est que les citoyens doivent donc s'en remettre à leur seul jugement, dans une situation de totale incertitude où l'on ne peut plus faire confiance aux experts. Ce qui explique le complotisme de certains.

Pragmatisme et Contagion

La solution est de revenir aux faits bruts. Pour dégonfler les conformistes, il faut continuer à affirmer « et pourtant, elle tourne ! » Chaque opinion doit correspondre à une réalité factuelle et à la mesure de ses conséquences. Ce matérialisme méthodologique est le principe normal des sciences (humaines) par opposition à la philosophie. La méthode scientifique correcte consiste le plus souvent à simplement aller voir ce dont on parle pour quantifier les particularités au lieu d'en généraliser une seule. Ce n'est pas réellement pratiqué du fait des mauvaises habitudes académiques. L'origine philosophique des disciplines de sciences humaines surtout et le sectarisme des écoles diverses font qu'elles privilégient souvent une seule approche ou un seul paramètre explicatif. Il faut rester beaucoup plus près des données disponibles. C'est sans doute ce qu'on a oublié dans cette crise épidémique.

L'erreur principale du gouvernement, on l'a vu, est de n'avoir pas préparé la possibilité de confinement, de l'avoir décidé en catastrophe et de l'avoir renforcé uniquement par réaction. La fermeté fébrile a simplement pour objet de dissimuler qu'il aurait donc fallu prendre la décision plus tôt. Début avril, la croissance de la mortalité en France, avec des records lors de l'intégration des décès dans les EHPAD, semble montrer les conséquences de la participation aux élections. Des témoignages l'ont affirmé pour les assesseurs et les participants au dépouillement. On vantait d'ailleurs aussi la volonté de participation des seniors au scrutin, sans doute pour inciter les autres à voter. L'abstention a été quand même de 65 %. Il faudra donc vérifier, grâce aux listes d'émargement, si les malades et les morts qui ont suivi avaient préalablement participé au vote. Si c'est le cas, un mea culpa du gouvernement et des divers partis pourrait ne pas suffire. Car il suffisait de reporter le scrutin d'un mois ou deux, ou même à la rentrée de septembre pour peut-être éviter l'hécatombe qu'on a constatée une quinzaine de jours après le vote (les barres de décès les plus importants correspondent à l'intégration différée des décès dans les EHPAD).


Source des données du graphique Worldometer

Il faut bien comprendre que la Chine a réussi le confinement parce qu'elle a mobilisé les autres provinces et la gigantesque armée populaire chinoise pour venir en aide au Hubei. Si la contamination chinoise avait été générale, comme certains le prétendent en France, un effondrement aurait pu se produire. Le fait d'avoir cru que le Hubei était toute la Chine n'a pas permis de s'apercevoir qu'il aurait fallu confiner totalement les fameux clusters du Grand Est et de l'Oise. Cela aurait d'ailleurs servi d'entraînement, mais ça aurait surtout ralenti davantage l'épidémie. Des morts auraient pu être évités.

Une ambiguïté de la notion de confinement consiste aussi dans le fait qu'on semble à la fois dire que tout le monde est déjà contaminé et qu'il faut rester confiné pour éviter la contamination. C'est évidemment dû aux cas asymptomatiques. Mais cela n'empêche pas que si on n'est pas contaminé, on ne transmet pas la maladie. La question concerne l'action en état d'incertitude. Dans un premier temps, avant le confinement général, on parlait assez logiquement de confiner ceux qui manifestaient des symptômes, mais on les confinait à la maison. Les autres membres de la famille pouvaient donc contaminer leurs collègues de travail ou leurs camarades de classe. Il est d'ailleurs probable que ce sont surtout les enfants qui ont répandu l'épidémie avant la fermeture des écoles. Le déconfinement des écoles envisagé le 11 mai est une autre grossière erreur.

La bonne méthode aurait été de tester très rapidement les malades et de les isoler. Il aurait aussi préférable de mieux briefer les médecins et soignants. Un des patients zéros de l'Oise, professeur d'un lycée, avait été diagnostiqué pour une grippe. Il est également évident que le personnel soignant est lui aussi un vecteur de l'épidémie, dans les hôpitaux où des précautions n'ont pas été prises immédiatement, mais aussi à la ville, dans leur famille, dans les transports en commun et les commerces. Certains déjà diagnostiqués avaient été renvoyés chez eux, dans leur famille, pour ne pas contaminer les malades de l'hôpital, mais demandaient de revenir. Un phénomène a été stigmatisé par les médias et les réseaux sociaux : des voisins et propriétaires d'appartements de soignants les ont priés de ne plus venir dans les immeubles qu'ils partagent ou ils ont été expulsés. Ce n'est pas gentil ni légal, mais c'est beaucoup plus rationnel que parler de héros qui seraient vierges de toute possibilité de contagion. On nage dans l'irrationnel ou les contes pour enfants. On parle bien d'une épidémie ! La bonne organisation, dès le début, aurait été de mettre des logements à disposition des soignants pour les isoler, comme certains en ont pris l'initiative eux-mêmes, avec retard, pour ne pas contaminer les personnes âgées dans les EHPAD. Quand le confinement a été décidé (trop tard donc), il aurait fallu réquisitionner au préalable les hôtels pour confiner les soignants.

Confinement et Contagion ?

Le véritable problème est d'identifier les processus de contagion. Au début, on a prétendu suivre à la trace l'épidémie pour identifier les patients zéros, en particulier dans l'Oise et dans le Grand Est. Il semble que cette bonne intention se soit perdue dans le secret défense qui concerne les militaires de l'Oise ayant participé aux premiers rapatriements de Français en provenance de Chine. Le secret n'interdit pas le suivi rigoureux, mais l'absence initiale de précautions semble avérée. Sans doute a-t-on considéré à tort que les jeunes militaires n'étaient pas susceptibles de développer la maladie. On a négligé qu'ils pouvaient la transmettre à leur famille, leurs enfants, aux écoles que ces derniers fréquentent, aux professeurs et parents d'élèves et leurs collègues de travail. On parle toujours d'épidémie ! Mauvaises habitudes militaires qui confirment la similitude de mentalités jacobines que je signale souvent entre la France et la Chine.

Cette forme de raisonnement magique, accentué par le discours sur les « héros du quotidien » semble donc dire que les policiers, militaires, caissières, livreurs, infirmières ou médecins ne sont pas contaminants du fait de leur héroïsme. La réalité est tout autre. Du fait du confinement, ils sont sans doute les seuls en mesure de diffuser l'épidémie par leurs contacts avec les malades avérés ou éventuels. Ceux qui transgressent le confinement en se promenant trop longtemps ne rencontrent pas grand monde dans les rues, à part les policiers.

Il reste à expliquer le fait que la maladie se concentre dans des foyers épidémiques relativement limités. La contagion n'est peut-être pas si virulente. J'ai eu l'occasion de dire que la rapidité de la flambée italienne, après le ralentissement chinois, pouvait peut-être s'expliquer par les bises et les petits restaus des pays latins. Cela concerne seulement la vitesse de la contagion. En l'absence de vaccin ou de confinement, le virus peut toujours se répandre plus lentement. Il faudrait en toute logique ne confiner que les malades. C'est ce qu'a fait la Chine.

Le confinement ne peut pas non plus durer toujours. En France, le confinement familial sans tests permet seulement que les services de réanimation ne soient pas saturés. Cela correspond bien à une immunité de groupe à long terme. Mais c'est un peu absurde : si 60 % de la population doit être malade, avec 5 % de cas graves nécessitant de passer 10 à 20 jours par les urgences, les 12 000 respirateurs déterminent une durée de crise de presque sept ans si on ne trouve pas de vaccin (67 M x 60 % x 5 % x 15 jours / 12 000 / 365). Ceci à condition que l'immunité soit définitive, ce qui n'est probablement pas le cas, comme l'ont montré des observations coréennes.

Il faut comprendre pourquoi la maladie continue après plusieurs semaines de confinement. Cela ne devrait pas être le cas si la maladie ne durait qu'une quatorzaine de jours. En Chine, le confinement a duré deux mois, mais on craint quand même une reprise. Il faudrait que les tests observent des groupes témoins exhaustifs. Les Islandais ont effectué ces opérations, ce qu'il leur a permis de constater qu'il y avait deux fois plus de personnes infectées que préalablement envisagé. On parle de réapparition de la maladie chez certains qu'on croyait guéris. Ce sont sans doute eux qui continuent de transmettre l'épidémie. Il est possible aussi que la contagion n'existe qu'à certains stades qui reviennent plusieurs fois, ou qu'une surcontamination ait lieu ne déclenchant les stades virulents qu'à partir d'une certaine charge virale, sur le mode des programmes de deep learning.

On peut remarquer d'ailleurs que le confinement lui-même pourrait être un facteur aggravant, justement pour des facteurs comme l'obésité ou les maladies cardiaques, outre le moral des personnes déprimées. Le succès des cours de cuisine qui fleurissent en ligne pour distraire les personnes confinées n'est pas forcément la meilleure idée, même en les complétant par des cours de gymnastique ou de bricolage, qui peuvent être des activités dangereuses.

En outre, si le virus est sensible à la météo, ne pas sortir quand le temps s'améliore comme ce mois d'avril ci, pourrait ralentir le recul de l'épidémie. Il ne faut pas oublier que le confinement est une sorte de test grandeur nature. On ne connaît pas l'effet que cela peut produire sur toute une population, surtout parce que tout le monde ne réagit pas de la même façon (contrairement au modèle français du caporalisme universel). Il n'y a pas que la chloroquine qui peut être néfaste si on la prescrit à tout le monde. On pourrait surcharger les urgences avec d'autres pathologies. Ce qui reste essentiel est de limiter les contacts pour le moment. Mais ça peut durer en attendant un vaccin et il faut mieux s'organiser, le plus rationnellement possible.

Jacques Bolo

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