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Politique / Médias - Mars 2013

Mon interprétation de l'affaire Cahuzac

Résumé

L'affaire Cahuzac est une chose. Mais tout n'est pas réglé pour autant.

Un chirurgien devenu patron de clinique est quelqu'un qui doit avoir un capital important. En plaçant son argent, il fréquente des conseillers financiers dont le travail et l'idéologie est l'optimisation fiscale.

On a vu avec l'affaire Depardieu que le rapport des gens à l'argent n'est pas simple quand on en a beaucoup. Quand on en a peu, c'est plus simple, on en voudrait juste un peu plus. Mais quand on en a un peu plus, on en veut encore un peu plus. Ca finit par faire beaucoup pour certains, sans parler des comparaisons internationales où l'on peut considérer que tout le monde en a beaucoup dans les pays riches (comme leur nom l'indique).

Bref, on considère au final qu'on paye trop d'impôts. C'est extrêmement banal et, comme je l'ai déjà dit, ça ne mérite pas qu'on s'y intéresse. Le cas de Cahuzac n'est intéressant que parce qu'il est devenu ministre du budget et qu'il est censé traiter de l'évasion fiscale. Ce n'était pas le cas à l'époque de l'enregistrement, où le problème était qu'il voulait devenir maire de gauche, comme il en est justement question dans l'enregistrement.

Mais cet enregistrement fait problème. Un répondeur de son opposant à la mairie aurait enregistré une conversation après que Cahuzac ait mal raccroché! Et l'opposant aurait conservé l'enregistrement dix ans chez un notaire. Ce n'est pas très crédible. Ce qui est beaucoup plus probable est que le concurrent ait posé des micros, qu'il n'avait pas considéré ça comme important à l'époque ou n'avait pas tout écouté, s'il y en avait des heures. Une fois la gauche élue, il a épluché tous les enregistrements pour essayer de trouver des biscuits et il a inventé cette histoire bidon de répondeur.

Après l'affaire Bettencourt, où il a été aussi question d'enregistrements clandestins, et qu'ils ont été acceptés par la justice, et les nombreuses affaires de vidéos plus ou moins volées, cela signifie surtout que tout ce qu'on dit peut se retrouver dans la presse ou sur Internet. C'était déjà le cas avant avec les "indiscrétions", les "off", les mémoires. C'est simplement plus systématique.

Pour les questions d'argent, j'ai proposé, à propos de l'affaire grecque et sa fraude fiscale notoire (malgré une sympathie dont les Grecs bénéficient sur Médiapart), que les paiements aient lieu seulement par carte bancaire pour une traçabilité et une TVA retirée à la source. C'est valable pour la fraude fiscale. Cela pourrait se faire sous le contrôle, ou par l'intermédiaire (ou en parallèle), de la banque centrale. Et la question serait réglée.

Dans ce genre d'affaires, s'il ne s'agit pas de chasse à l'homme (ou de "regarder les hommes tomber", en les poussant un peu), il faut simplement tirer les leçons des erreurs ou de fautes de certains pour progresser dans l'intérêt commun.

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Jacques Bolo

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