Humour / Politique - Août 2010
« Disque dur »
Après « ce n'est pas dans notre ADN » ou « il nous faut changer de logiciel » des politiques, voici venu le temps du « disque dur du PS, des écologistes... » (cf. Daniel Cohn-Bendit) qui renvoie à une référence à des « valeurs ».
On se dit que, vraiment, les politiciens ont complètement raté la révolution informatique depuis les années 1980 (en fait celle de la micro-informatique). Ils laissent sans doute ça à leurs secrétaires et se concentrent sur les dîners en ville.
Pour information, un « disque dur » peut être effacé. Il constitue simplement l'endroit où l'on enregistre les données ou les programmes. On peut rajouter des données à volonté et on en efface quotidiennement aussi (en particulier, chaque fois qu'une perquisition a lieu contre les hommes politiques), et on « met à jour » régulièrement les programmes. Même s'il est vrai que le « système » (Windows, Linux, etc.) est installé le plus souvent sur le disque dur à l'achat, rien n'empêche d'en changer.
Le « disque dur », espace de stockage de très grande capacité, s'oppose simplement à la « mémoire vive » qui sert d'espace de travail et s'efface quand on éteint l'ordinateur. Elle est plus rapide et plus chère, et donc beaucoup moins importante en volume (d'un facteur cent ou plus). Au lieu de « disque dur », en référence à des « valeurs » (ou « ADN »), il faudrait parler plutôt de « mémoire morte » qui contient des programmes de démarrage de l'ordinateur qui ne peuvent pas être effacés (en général). Mais « mémoire morte » est plus flippant que le martial « disque dur ».
Il y a quelques années, un roman d'Anne-Marie Garat, Aden (1992), jouait sur l'opposition entre « mémoire vive » et « mémoire morte » en allusion tout aussi incompétente avec le « travail de mémoire ». Y a du travail, en effet !
Jacques Bolo
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