Brèves
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Conneries / Religion - Avril 2010
Francs-maçons et faux jetons
Le 8 avril 2010, le gros millier de loges du Grand Orient, obédience maçonnique réservée aux hommes, a été autorisé à initier des femmes. Après quelques initiations séditieuses ayant entraîné des suspensions, après les résistances et les arguments traditionalistes et rationalisateurs, le Grand Orient a cédé. Décadence de l'Occident !
Je veux y voir, quant à moi, l'influence du débat sur la burqa. Ça la foutait mal que ces parangons de laïcité et d'égalité que prétendent être les francs-maçons résistent à la mixité en alignant les arguties comme de vulgaires théologiens dogmatiques d'une secte arriérée d'un village d'Afghanistan coupé du monde. Finalement, ce débat sur l'identité française aura eu une conséquence positive. Il faut rendre hommage aux frères qui, se posant des questions sur eux-mêmes, ont fini par se rendre compte de cette réalité franchement embarrassante qui les caractérisait et qui faisait de leur prétention rationaliste la risée de la galaxie. On n'osait plus évoquer un oncle franc-maçon dans les dîners en ville.
La prochaine étape devrait donc être l'Église catholique qui a encore beaucoup à faire sur le mariage des prêtres, l'ordination des femmes, la contraception, etc. Peut-être qu'alors on pourra, avec bonne conscience, donner des leçons d'intégration aux valeurs occidentales et à celle de la République aux hordes musulmanes qui peuplent nos banlieues.
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Conneries / Relativisme - Avril 2010
Longuet/Boutih : « Blanc, normal (bis) ! »
Le mercredi 10 mars, dans l'émission « Questions d'info » sur LCP-France Info-AFP a Gérard Longuet, président du groupe UMP du Sénat, a contesté la possibilité de nomination de Malek Boutih à la présidence de la Halde (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité) en remplacement de Louis Schweitzer, en ces termes : « Il vaut mieux que ce soit le corps français traditionnel qui se sente responsable de l'accueil de tous nos compatriotes ». Et il a aggravé son cas en justifiant ces déclarations par des délires traditionalistes (oubliant la laïcité) : « J'aimais bien Schweitzer, parce qu'il parlait au nom d'une certaine tradition. En quelque sorte, c'est le primat des Gaules qui défendait la lutte contre les discriminations. Cela me semble plus efficace que si ce rôle revient à ceux qui sont atteints par ces discriminations ».
En somme, les Blancs sont plus neutres en ce qui concerne les discriminations qu'ils imposent que ceux qui les subissent de leur part. J'avais déjà signalé « le cas d'un procès pour un acte raciste, [où] un juge a récusé le témoignage d'un Arabe parce que la victime l'étant aussi, il ne serait donc pas objectif » (voir « Société de castes »). Il faudrait enseigner un minimum de capacité de décentrement relativiste à ce « corps français traditionnel » pour lui donner un peu d'esprit !
On voit ici l'état réel de l'idéologie française que j'avais qualifiée de « maurrassisme par incompétence ». Cette idéologie innéiste aboutit précisément à croire que la culture se diffuse héréditairement. L'école même est perçue comme validant la génétique. Ceux qui ont profité de la promotion sociale par la généralisation de l'éducation (visiblement plus que par leur mérite) veulent maintenant en faire profiter leur progéniture par népotisme. L'aristocratie républicaine apparaît alors fin de race !
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Politique - Avril 2010
La tempête Xynthia et la démocratie
Il y a quatre ans, en avril 2006, je mentionnais l'entretien des digues comme un exemple de gestion démocratique au service des citoyens. La cinquantaine de morts causée par la tempête Xynthia montre qu'il reste beaucoup de travail à faire pour les élus qui délivrent des permis de construire dans les zones inondables. Je disais alors que « La priorité des élus ne peut pas être l'organisation de loisirs, ou de mesures destinées à assurer leur réélection, au détriment de l'entretien des équipements qui conditionnent tout simplement la survie même de la collectivité. »
Apparemment, il n'est pas question de sanction dans cette affaire. Après des catastrophes de ce genre, les élus en appellent à « la solidarité nationale » (ou au « Fonds de solidarité de l'Union européenne ») pour compenser leur propre incurie (si ce n'est pire). Les victimes elles-mêmes se sont livrées à une surenchère pour exiger des indemnités supplémentaires ou des relogements sur place, dans une zone dont c'était déjà un secret de polichinelle qu'elle était dangereuse.
Il est vrai qu'en cas de catastrophe naturelle, on ne peut pas mettre la tempête en garde à vue pour rétablir l'ordre. Mais il me semble trop facile, après coup, de mobiliser des ressources, pourtant réputées inexistantes, pour rebâtir sur du sable ! La démocratie repose d'abord sur la nécessité de rendre des comptes. Il est aussi de la responsabilité des politiques de faire respecter les contraintes de sécurité, au lieu de jouer sur l'émotion pour mobiliser les moyens de la collectivité qui pourraient être mieux employés, et dont les élus disposent avec une libéralité monarchique (comme je l'évoquais dans le précédent article).
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