(Ce texte est paru le 3 décembre 2009, sur mon blog de Médiapart).
1. D'abord pour ne pas faire comme tout le monde. Au fond, je suis un peu snob. Certains se plaignent de l'élitisme de cette liste de signatures. Je me place forcément au-dessus de la mêlée (comme l'indique le titre de ce blog de Médiapart : « Si vous êtes d'accord avec moi, c'est que j'ai dû me tromper quelque part »).
2. Quel débat ? D'après ce que j'ai lu, quand on dépose une contribution critique sur le site du ministère à propos de ce débat, elle est supprimée.
3. Je suis plutôt bavard. Me taire, c'est trop dur.
4. Tous ces signataires ne vont pas participer au débat. Laissez-moi rire ! Même s'ils n'y ont pas déjà participé, ça m'étonnerait qu'ils ne l'ouvrent pas. Par contre, s'ils veulent dire qu'ils ne se rendront pas à une invitation officielle, d'accord. Mais alors, ceux qui ne font pas partie de l'élite ne sont pas vraiment concernés, hormis pour faire de la figuration.
5. J'ai déjà participé à ce débat depuis longtemps sur ma revue exergue. En particulier l'année dernière, en réponse à un article de Médiapart. Je traitais de l'idéologie sous-jacente de ce débat, contaminant ceux qui s'en croyaient épargnés, dans un article que j'avais précisément intitulé « Le néo-maurrassisme actuel comme incompétence ».
6. À propos d'incompétence, un des problèmes des intellectuels contemporains est de prétendre « poser des questions » parce qu'ils ne sont pas capables d'apporter des réponses. Le peuple veut des réponses. Mais le peuple a compris le truc. Il prétend se poser des questions : comme la question de l'identité nationale, la question de l'immigration, etc. On n'apporte pas de réponses : « on ne fait que poser des questions ». C'est une question de style. Le style « je me comprends ».
7. Un exemple de réponse que j'ai apportée quelque part dans ma revue. À propos « des immigrés qui prennent le travail des Français ». C'est une question qu'on se pose depuis longtemps, les années soixante-dix ou les années trente. J'ai proposé de considérer que la situation actuelle apporte une réponse. Comme on le sait, la France, pays d'immigration, s'est servie de la main d'oeuvre immigrée pour son développement à différentes périodes de son histoire. Permettant au passage aux Français de souche de passer contremaîtres (sinon ils seraient restés au bas de l'échelle, soit dit en passant). Maintenant, c'est fini la rigolade. On s'aperçoit que l'immigration a permis de retarder les délocalisations vers des pays de main- d'oeuvre à faible coût. Et ce n'est pas avec le niveau qu'indique celui des débats de ce genre qu'on va conserver les métiers qualifiés.
Jacques Bolo
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