Au cours de la campagne présidentielle américaine de 2008, Hillary Clinton avait évoqué l'inexpérience
de Barack Obama par une publicité qui disait :
« Il est trois heures du matin et vos enfants dorment. Mais un téléphone sonne à la Maison-Blanche.
Quelque chose se passe dans le monde. Votre vote décidera qui répondra à cet appel. Quelqu'un qui
connaît déjà les dirigeants de la planète, les militaires, quelqu'un qui a fait ses preuves de leader dans
un monde dangereux. C'est à vous de choisir qui répondra à cet appel [...] »
Barack Obama, vient de la nommer ministre des Affaires étrangères [1]. J'espère qu'il lui a annoncé sa nomination à trois heures du matin ! Mais il a eu tort. Comme il a eu tort de conserver Robert Gates à
la Défense. Les électeurs qui ont voté pour lui n'ont pas voté pour cette continuité dans la politique
étrangère.
Ce que signifiait cette publicité revenait à dire que la monarchie serait préférable à la démocratie. Un
héritier est toujours plus familier avec les chefs d'État. Tout petit, il montait sur les genoux des
conseillers du prince. Et d'ailleurs, cela économiserait les élections.
Paradoxalement, la démocratie tolère un peu trop cette tendance monarchique, renforcée par la presse
people. L'égalitarisme affiché est contredit par le mécanisme réel de coalitions et de réseaux qui
conduisent à des monopoles économiques ou politiques. Une véritable démocratie réside en fait dans des
mécanismes de contrôle, comme la séparation des pouvoirs, pour empêcher cette reconstitution de
monarchie dissoute.
Pour que les démocraties s'améliorent, une bonne mesure serait l'abolition
définitive des monarchies réelles résiduelles, pour éradiquer le mauvais exemple que leur seule existence
donne à des apprentis despotes.
Jacques Bolo
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