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Demi-succès pour l'extension de Paris Plages (habituellement sur les seuls quais de la Seine) au Bassin de la Villette, principalement du seul côté qui s'appelle précisément « Quai de Seine ». Si c'est un jeu de mot volontaire [ce qui ne m'étonnerait pas], il est un peu lourd. Accordons que la météo n'a pas été favorable, mais c'est aussi une limite du genre, quand Paris se rêve abusivement tropical, anticipant sans doute le réchauffement climatique annoncé. On savait pourtant que les plages de la mer du Nord ne sont pas la Côte d'Azur ou les Caraïbes pour l'ensoleillement. Il en résulte forcément un risque de surinvestissement, comme pour une vulgaire station de moyenne montagne qui se prendrait pour les Hautes-Alpes.
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C'est un risque fréquent pour les municipalités, qui peuvent être soupçonnées de favoriser des entrepreneurs qui alourdissent la facture. La plupart des installations du Bassin de la Villette sont pour le moins discutables. Mais ne soyons pas mesquins! Le brumisateur peut aussi être considéré comme une installation artistique de création artificielle d'arc en ciel.
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Mais le véritable gaspillage est la fermeture précoce du site, qui interdit la promenade sur les quais dès le début de soirée. Les très nombreux employés « plagistes » de la journée sont remplacés par des vigiles pour protéger les équipements.
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Or on peut justement observer, en vis-à-vis, « quai de Loire », les riverains qui passent la soirée sur le bord du canal, en toute autonomie, sans le moindre besoin d'aucune initiative ou surveillance municipale, dans la plus grande anarchie.
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Peinards, quoi!
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On ne peut pas dire que rien ne marche. Dans la journée, quand il a fait beau – ce qui n'a pas été fréquent cette fois – certaines activités ont eu du succès. Les pédalos, les canots ou les kayaks sur le grand bassin, par exemple.
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Mais, précisément, un club de canoë existe déjà sur ce bassin toute l'année (dans les batiments qu'on voit au fond, à droite):
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La journée, ça marche mieux
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Même le petit personnel profite des installations quand les enfants ne sont pas là.
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Et quelque squatter.
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Ce qui marche vraiment bien, même quand le temps n'est pas idéal, bien sûr, ce sont les trois bars.
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Surtout celui avec la piste de danse.
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Mais alors, il faut se rendre à l'évidence. Des bars sur les bords d'un canal (où l'on ne peut pas se baigner), avec du canotage, des jeux de boules et une piste de danse, ça s'appelle des GINGUETTES ! Si, en plus, on se rappelle qu'on est dans la région parisienne, les soupçons se confirment ! Il ne manque plus que les peintres impressionnistes. C'est moins sexy que la plage (encore que le « sea, sex and sun » sans mer, sans seins nus, et sans soleil...), mais c'est plus culturel et plus typique. D'autant que l'Hôtel du Nord n'est pas très loin sur le canal !
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On peut donc démonter les lourdes installations et revenir à la normale.
Boules, échecs, ou ma-jong pour les habitués (ci-contre).
Et pareil sur le quai de Loire en face (ci-dessous):
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De notre envoyé spécial : Jacques Bolo
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