Une étrange campagne de presse, médias traditionnels (L'Express et Le Canard enchaîné) et internet, a visé Rachida Dati, garde des Sceaux, à propos de la valeur de ses diplômes de magistrate. En particulier, la nouvelle garde des sceaux aurait sous-entendu qu'elle aurait un diplôme alors qu'elle n'aurait pas fini le cursus de l'Institut supérieur des affaires (ISA).
Cette pratique, fréquente dans les CV, est pourtant considérée, soit comme un péché véniel,
soit comme un simple moyen de ne pas avoir de trous. Comme me l'a expliqué un ancien
chargé des ressources humaines (on devait parler à l'époque de « responsable du personnel »),
cette obsession de ne pas avoir de trou dans le CV, date de l'époque des trente glorieuses (ou
même d'avant) quand régnait le plein emploi. Une de ses fonctions était de se prémunir contre
ceux qui avaient fait de la prison. Ce qui nous permet de remarquer au passage que cela devait
être suffisamment fréquent. L'ordre ne régnait-il donc pas ?
Cette exigence envers Rachida Dati n'en demeure pas moins étrange. Il n'y a pas de diplôme
ou de formation de ministre. À moins de considérer qu'être énarque est une obligation. On se
plaint pourtant assez souvent de l'uniformisation des élites françaises.
Le problème des CV truqués est un véritable problème. Une mesure de salubrité publique
s'impose donc. C'est de lancer immédiatement une grande campagne de vérification des CV
de toutes les personnes actuellement en poste. Cela devrait rétablir la confiance, démasquer
les incapables et relancer la productivité. Ceux qui s'opposeraient à une telle mesure seraient
fortement suspects de fraude.
Mais évidemment, tout le monde sait bien de quoi il s'agit. Comment ? Un juif à l'état major ?
Cela ne peut être qu'un traître. C'est ça le problème avec les juifs : soit ils ne sont pas assez
intégrés, soit ils le sont trop. Les Arabes aussi apparemment.
Jacques Bolo
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