Lancement des vélos en libre service dans Paris. Fruit d'un accord avec le publicitaire Decaux
en échange du renouvellement de sa concession pour les panneaux publicitaires de la ville.
Franchement, cette couleur gris-administratif n'est pas très heureuse, et surtout pas très
intelligente question sécurité. Et c'est d'un goût ! Il paraît que c'est le maire de Paris, Bertrand
Delanoé, qui a choisi la couleur. Ma grande sensibilité esthétique va donc m'interdire
absolument de voter pour lui l'année prochaine.
Apparemment, le succès est au rendez-vous. Avec les inconvénients d'avoir de plus en plus de
vélos circulant partout sur les trottoirs. Mais est-ce que ce n'est pas un peu cher : le trajet de
moins d'une demi-heure est gratuit. Puis le prix augmente toutes les demi-heures : 1 euro, 2
euros, 4 euros ???? Bizarrement, certains ne semblent pas avoir compris. Car, ils attachent le
vélib avec l'antivol intégré, quand ils sont en visite, voire toute la nuit, paraît-il, au lieu de le
déposer à une borne.
En fait, ce système ne me paraît pas bon marché du tout, si on veut l'utiliser souvent sans se
soucier d'abord du temps qui passe. Ce qui doit être gênant si on ne veut pas payer du tout, en
se limitant à moins d'une demi-heure, car il faut savoir où sont les bornes près de sa destination.
Le principe d'utilisation semble considérer que seuls les petits trajets sont nécessaires. Pourtant,
Paris est une grande ville. Il serait plus cohérent, et plus juste, de faire payer toute utilisation
en proportion du temps d'utilisation réelle, et plutôt de façon dégressive.
Mais le montant total de la journée, s'il est supérieur à seulement deux euros par jour, revient
plus cher que la carte orange. Comme Paris est très grand, que les trajets sont souvent très
longs, il faut donc avoir à la fois la carte orange et le vélib, réservé aux petits trajets. Ces petits
trajets se faisaient auparavant à pied. Au final, pour deux euros par jour, on pourrait s'acheter
DEUX vélos neufs ou UN de ces nouveaux vélos électriques, par an !
Bref, tout cela ressemble de plus en plus à une fausse bonne idée. Un simple coup de pub pour préparer une campagne électorale ?
En fait, comme je l'avais envisagé l'année dernière (Modérons nos transports), si on veut favoriser les transports en commun et diminuer le nombre de voitures, le plus simple aurait été d'instaurer la gratuité des transports en commun. Le gain immédiat pour les petits budgets, les chômeurs
(en facilitant leur recherche d'emploi), et l'augmentation de l'essence, auraient réellement incité
à abandonner la voiture.
Au lieu de cela, on a instauré un système qui incite surtout les piétons à utiliser un vélib... dont
ils se seraient tout simplement passés. Ce qui génère donc un surcoût : les équipements lourds
de voirie (voir encore Modérons nos transports), les matériels, l'entretien, et surtout un manque à gagner qui correspond à la concession de panneaux publicitaires : le vélib ne coûte pas rien, puisque c'est la mairie qui le paie en pertes de recettes. !!!
Mais il est vrai que les écologistes ne sont pas très forts non plus en mesure économique réelle,
alors que c'est ce calcul seul qui pourra indiquer, pour l'avenir, les meilleures pistes d'économie
d'énergie.
Jacques Bolo
Bibliographie
Fabrice NICOLINO, François VEILLERETTEPesticides : Révélations sur un scandale français
André GORZ, Capitalisme, socialisme, écologie
Nicholas GEORGESCU-ROEGEN, Jacques GRINEWALD, La décroissance : Entropie-Ecologie-Economie
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