3.6.2005
Une guerre pour rire
Les médias ont rapporté l'information selon laquelle les blagues racontées par Laura Bush, la femme du président américain, avaient été écrites par un professionnel, Landon Parvin, auteur habituel de la Maison blanche. C'est pourtant une pratique notoire. Certains journalistes imaginent-ils que les hommes politiques ont tant d'humour ou qu'ils écrivent eux-mêmes leurs discours, voire qu'ils compilent eux-mêmes les dossiers ? Cette pratique humoristique américaine est tout de même particulièrement étonnante. Leurs discours semblent commencer systématiquement par une série de plaisanteries. On avait même pu voir Bill Clinton jouer un sketch complet.
En fait, cela pourrait expliquer bien des choses : il est plus que probable de Georges Bush jr., n'ayant pas assimilé cette règle de communication, se soit trompé à propos de l'Irak. Il n'a pas compris qu'il s'agissait d'une plaisanterie écrite par ses jokewriters, qui en ont même rajouté à propos de Saddam Hussein « qui voulait tuer son papa », ou allant même jusqu'à parler d'armes de destructions massives. Mortel !
D'ailleurs les Irakiens ne s'y sont pas trompés. Eux, ils ont compris cette nouvelle rhétorique politique. La résistance irakienne plaisante quand elle prétend vouloir le départ des américains. En effet, il leur suffirait d'arrêter les combats et les troupes de la coalition auraient quitté le terrain depuis longtemps. Trop facile. L'humour irakien est beaucoup plus subtil, mais un peu répétitif. Il n'a pas assimilé encore un certain trait culturel qui veut que les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures.
J.B.
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