Émission TV "Questions qui fâchent" de Michel Field, sur LCI, avec Nicolas Beytout, Patrick Buisson, Alain Duhamel
et Jérôme Jaffré, le jeudi 8 juin de 18h30 à 20h
Dominique Strauss-Kahn, invité de l'émission a déclaré, à la grande surprise de tous les participants, que
les émeutiers de 2005 n'étaient que des délinquants. Même Patrick Buisson, proche du Front national,
a été débordé sur sa droite. Et les intervenants, vraiment très polis, trop, pour être honnêtes, n'ont pas cru
bon de le contredire. On ne sait jamais. Il pourrait être élu président.
On suppose que DSK a du mal à se positionner pour la campagne électorale entre Ségolène Royal,
réputée socialiste recentrée, et Laurent Fabius, brusquement décalé à la gauche du parti socialiste. Mais
avec ce genre de déclaration, le social libéralisme correspondrait plutôt à celui d'Adolphe Thiers
(fossoyeur de la Commune dans la mythologie de gauche). Apparemment DSK est plus compétent sur
les questions plus modernes comme les droits d'auteur sur internet (voir "Droits d'auteur litigieux").
Il faut dire aussi qu'en matière de libéralisme, DSK est souvent simplement à la traîne de la vulgate
médiatique. Ses conseillers ont sans doute du mal à se reconvertir à partir de la mythologie de gauche.
A croire que les bons sont tous partis chez Fabius ou chez Royal. Mais sur cette question des émeutes,
ils ont fait fort. Encore un drame de la méthode du bachotage propre aux grandes écoles, ils ont mal
choisi leurs références, ou ont fait l'impasse sur le chapitre de la répression.
Ou bien, il confond le mouvement social de 2005 avec l'affaire Ilan Halimi (voir "Racisme, Antisémitisme, Stéréotypes") qui n'est
effectivement qu'un fait divers qu'on a tort de trop tirer vers l'antisémitisme. Les analystes politiques
sont vraiment incompétents. Ou bien, ils mélangent leurs dossiers. Dès qu'il y a des Noirs ou des Arabes,
on confond un peu. Ou bien, ils ne savent plus quoi trouver d'autre que l'insécurité comme thème
électoral. Cela avait bien marché la dernière fois, en 2002. Oups ! Mauvais exemple, la gauche n'était
même pas au second tour.
Jacques Bolo
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